Comment survivre au camping en famille?

Les vacances familiales de cet été n’ont pas toujours été des plus faciles.  Je vous le dis ici en toute honnêteté avant que mon cerveau oublie ces moments et ne se souvienne que des beaux paysages sur les photos.  Ce qui n’a pas été facile?  La gestion du comportement des enfants.  Chicane, obstinage, énervage, tout cela a été difficile pour la patience des parents.  En même temps, il faut s’y attendre un peu, non?  Partir en camping en famille, c’est comme si on décidait de vivre dans la même pièce de la maison tout ensemble 24h sur 24, cette « pièce » oscillant entre l’habitacle de l’auto, la tente et le terrain de camping.  Qui peut être surpris que des frictions apparaissent?  D’autant plus qu’on s’amène dans un environnement différent où les petits n’ont plus leurs repères, leurs jouets, leur télévision!

Cet été, ça m’a paru pire que les étés précédents.  Est-ce parce que mon fils de bientôt 5 ans ne fait plus du tout de sieste en auto?  Est-ce parce que son niveau de langage est suffisamment développé pour entrer dans les joutes verbales initiées par sa grande soeur?  Est-ce parce qu’on a choisi notre plus éloignée destination à vie en auto, la Virginie?  Est-ce parce que les enfants restaient confinés au terrain, mon conjoint jugeant les excursions dans la forêt autour du campement trop dangereuses étant donné la possible présence de serpents venimeux?  C’est peut-être un peu tout ça.  N’empêche que durant ces 2 semaines de camping, je n’ai pas pu m’empêcher de lister des résolutions à suivre pour l’été prochain afin de minimiser ces ambiances difficiles.  Vous avez d’autres trucs qui se sont révélés efficaces?  N’hésitez pas à me les donner, je prends tous les conseils!

 

Soyez attentifs à leur besoins.

La faim des enfants arrive soudainement et fréquemment.  Soyez prêts et ayez toujours des collations à porter de main, que ce soit en auto, dans la nature ou à la plage.  Sachez aussi reconnaître les signes de fatigue.  À notre troisième jour de vacances, mon plus jeune avait un comportement vraiment difficile.  J’en ai conclu que la fatigue en était probablement la responsable.  Je l’ai gardé – de force! – au camping avec moi pour une sieste dans le hamac (parce que la tente à 35°C ressemblait plus à un sauna qu’à un lieu de repos!).  J’avais même envisagé à une petite promenade en voiture à l’air climatisé pour l’endormir.  Après une bonne et longue sieste, ça allait un peu mieux!  Coucher les enfants plus tôt qu’à l’habitude (l’habitude des vacances étant souvent de les coucher tard!) peut aussi être une bonne idée, surtout si les nuits sont plutôt mauvaises.

 

Favorisez leur autonomie.

Tsé vos petits moments de solitude habituels comme aller aux toilettes, prendre une douche, dormir?  En camping, ils deviennent facilement des moments de groupe avec vos enfants.  Soit parce que vos enfants sont trop petits ou ne connaissent pas le chemin pour aller à la toilette, soit qu’ils ne réussissent pas à faire fonctionner la douche seul ou que vous voulez économiser des sous, soit parce qu’ils ont peur de s’endormir sans vous dans la tente…  Ne plus bénéficiez de ces petits moments de soupape peut être difficile à la longue.  Assurez-vous donc de favoriser leur autonomie.  Pour la toilette, amener un petit pot, enseignez à votre enfant les rudiments du pipi en nature ou faites quelques fois le chemin avec lui vers le bloc sanitaire avant de le laisser aller seul (en ayant pris soin au préalable de choisir un terrain assez près).  Pour la douche, si votre enfant ne peut le faire de façon autonome, alterner cette responsabilité avec votre conjoint.  Pour le dodo, entraîner rapidement vos enfants à s’endormir sans vous.  Vous aurez en prime quelques soirées en amoureux sur le bord du feu!

 

Prévoyez des moments où la famille sera divisée en 2 parties.

Être constamment toute la famille ensemble, cela peut devenir difficile.  Tout le monde a besoin de moments de solitude, de moments sans son frère ou sa soeur.  Prévoyez régulièrement des temps où un parent pourra être seul sans enfants ou des moments où chaque parent aura la responsabilité d’une partie seulement de la tribu.  Par exemple papa peut aller à la plage ou la piscine avec les cocos pendants que maman relaxe et/ou cuisine.  Maman peut aller prendre une marche avec la grande dans le camping pendant que papa prépare le feu avec le plus petit.  Les moments de tâches tels que le lavage ou l’épicerie sont aussi à considérer pour séparer la famille et se donner du répit.  Cela peut même être une journée complète avec activités différentes choisies par chaque enfant.

 

Fournissez-leur le matériel et les occasions pour bouger.

Dépensez leur énergie leur fait toujours du bien.  Prévoyez apporter les vélos ou à défaut les trottinettes pour circuler sur le camping.  Vous n’avez ni un, ni l’autre?  Envoyez-les prendre des marches près de votre terrain.  Même si votre enfant ne peut encore aller seul dans la rue à la maison, le camping peut être un bon endroit pour commencer cet apprentissage, les voitures étant rares et roulant doucement et vous étant toujours dehors à proximité.  Apportez aussi leur équipement sportif préféré (corde à danser, ballons, raquettes, etc).  Encore mieux, choisissez un camping qui présente plusieurs activités pour enfants (mini-putt, piscine, module de jeux, jeux d’eau, terrain vague pour jeux de ballons) et choisissez un terrain à proximité pour pouvoir les surveiller tout en préparant le souper!

 

Faites-les participer aux tâches, particulièrement celles qui sortent de l’ordinaire.

Vous pouvez bien sûr les faire participer à la vaisselle, le montage de la tente, l’étendage des serviettes.  Comme ça ils ne s’ennuieront pas (mais ils râleront peut-être!).  Ce qui est le plus populaire chez mes enfants c’est participer aux tâches inhabituelles comme aller chercher de l’eau seuls (en emplissant le bidon à moitié pour qu’ils puissent le rapporter), ramasser du petit bois pour le feu en faisant équipe pour en ramasser plus que papa ou partir le feu avec une allumette.  Rappelez-vous que le secret, c’est de les occuper durant les moments d’attente!

 

Ne boudez pas la technologie.

Pour la première fois cette année j’ai apporté la tablette avec quelques émissions dessus et je dois vous avouer que c’est pratiquement les seuls instants de silence relatifs dont on a pu bénéficier.  Je suis peut-être une mère indigne mais un peu de télé pour enfant relaxe tout le monde ici.  Je ne les ai utilisé qu’en voiture mais je regrette de ne pas les avoir sorties également durant les journées de camping.  Ça aurait peut-être permis aux parents de souffler un peu, réussir à se parler sans être interrompus et à tout le monde d’être plus relaxe.  Moins diabolisés que la télé, les livres audio font aussi fureur ici pour les trajets en auto.  Je songe aussi à faire un CD de leurs meilleurs chansons pop préférées pour le prochain voyage.  La musique a le don de faire du bien à ma fille et ça peut être une belle occasion de se dépenser sur le terrain de camping en dansant!

 

Apportez leurs jeux préférés.

Votre enfant passe 3 heures par jour à la maison à jouer aux legos?  De grâce, traînez-en dans l’auto! Une bonne quantité et puis s’ils sont nouveaux, c’est encore mieux.  Du papier et des crayons (les enfants ici aiment beaucoup leur stylo qui écrit en 8 couleurs) sont versatiles, des cahiers d’activités adaptés à leur âge peut passer quelques heures tout comme un journal de voyage.  Pensez à ce qu’ils aiment le plus faire à la maison et apportez ce qu’il faut pour qu’ils puissent poursuivre leur passion en voyage, que ce soit dans l’auto ou sur la table à pique-nique.

 

Encouragez-les à s’entraider et à partager.

C’est particulièrement nécessaire dans notre famille où madame Jalousie vient trop souvent nous rendre visite.  C’est un côté de la relation entre nos enfants qu’on souhaite améliorer en demandant aux enfants de s’entraider plutôt que d’attendre l’aide des parents, d’offrir une collation à l’autre s’ils décident de venir s’en prendre une, etc.  Partager c’est bien mais nous essaierons aussi de fournir assez d’exemplaires du matériel qui sera utilisé par nos enfants pour que chacun puisse en profiter pleinement en achetant par exemple un 2e hamac, le premier ayant été vraiment populaire cet été.  Vous avez d’autres trucs pour favoriser l’entraider et minimiser la jalousie?

 

Faites suivre les règles, les valeurs et le système de renforcement utilisés à la maison.  Ou utiliser un système de renforcement propre au voyage.

À la maison, nous avons un système où les enfants ramassent des points lors de leurs bonnes actions, points qui leur permettent d’acheter un privilège comme un 2e dessert, une période de jeux sur la tablette, etc.  Je regrette de ne pas avoir fait suivre ce populaire système de renforcement lors de notre voyage.  Une autre famille m’a aussi mentionné avoir utilisé une système de renforcement monétaire lors de son dernier voyage.  Par exemple les enfants peuvent avoir au départ 20$ pour s’acheter un souvenir à la fin du voyage et perdre 25 sous à chaque mauvais comportement.  Ou au contraire en gagner à chaque bon comportement.  Je ne suis pas encore décidée à utiliser un système avec de l’argent mais je trouve l’idée intéressante.

Les difficultés vécues à gérer les enfants nous ont aussi amenées comme parents à se questionner sur nos méthodes de disciplines et les valeurs qui sont importantes pour nous.  Quelques nouvelles règles ont été ajoutées et j’ai bien envie de m’asseoir avec les enfants pour discuter des valeurs qui sont importantes pour nous et comment on souhaite les encourager.  Émettre des règles, ça signifie aussi pour nous identifier les conséquences en cas de non respect de celle-ci.  Le retrait ou la séparation des enfants sont des conséquences qu’on utilise dans certaines situations et à la maison c’est facile avec les différentes pièces.  Au camping, la tente ou l’auto peuvent nous servir de lieux de retrait mais quand la température les transforme en sauna, le banc de la table à pique-nique est utilisé avec un peu moins d’efficacité…

 

Encouragez-les à parcourir le camping pour se faire des amis.

Ma grande peut avoir du plaisir avec son petit frère durant une heure ou deux mais rapidement l’amitié d’une fille de son âge lui manque.  Et jouer avec une amie est probablement le meilleur moyen pour l’occuper et faire son bonheur.  Si vos enfants sont comme la mienne, prenez le temps de faire leur tour du camping avec eux et encouragez-les à aborder les enfants qu’ils croiseront.  Ceux-ci seront sûrement heureux d’avoir trouvé un compagnon de jeu et vos enfants se seront faits des amis de vacances!  Fréquenter un terrain de type familial avec modules, piscine, etc. multipliera les occasions de se faire des amis comparé à un terrain plus intime dans les bois.

 

Faites-les participer aux choix des activités et expliquez-leur le déroulement de la journée et le comportement attendu.

Si votre enfant a choisi l’activité (ou une des activités) du jour, il sera probablement plus de bonne humeur et apte à bien collaborer à l’attente qui vient avant l’activité.  Les enfants qui grandissent aiment bien qu’on considère leur opinion.  Vous pourrez aussi présenter leur choix comme une récompense à un bon comportement.

 

Buvez du vin?

C’est le conseil qui m’est revenu le plus souvent et qui m’a bien fait rigoler lorsque j’ai sondé la planète Facebook.  Comme quoi il faut savoir relaxer face à leurs chicanes.  En camping, vous êtes conscient de tous les commentaires et comportements désagréables que vos enfants peuvent avoir et vous avez souvent envie d’intervenir (quand ce n’est pas votre enfant qui vient chercher votre soutien dans une chicane!) comparativement à la maison où vous n’en voyez que la pointe de l’iceberg (parce que vos enfants sont dans une autre pièce, dehors, chez des amis, à l’école, etc).  Intervenir si souvent peut peut-être aider votre enfant à améliorer son comportement mais cela risque de venir à bout de la patience de tous.  Rappelez-leur plutôt qu’ils sont capables de régler leur différends seuls et faites un noeud dans votre langue (ou mettez des bouchons!

 

Et enfin, respectez vos limites comme famille.

Vous-même avez de la difficulté à tolérer plus de 8 heures d’auto (je me reconnais ici!)?  Pourquoi essayer de faire comme votre famille amie qui réussit à en faire 16 d’une traite?  Apprenez à connaître vos limites et à les respecter.  Votre conjoint n’en peut plus du camping?  Pourquoi ne pas louer un chalet?  Le but après tout est d’avoir du plaisir et de se forger de beaux souvenirs.  Si tout le monde se sent bien dans les choix effectués, le bonheur sera plus facile!

 

Comment notre voyage s’est-il terminé?  Après une semaine de vacances, on notait déjà une amélioration du comportement de nos enfants.  Et lors la troisième et dernière semaine de vacances à la maison, ils ont vraiment été exemplaires, jouant ensemble des journées entières presque sans conflit.  Comme si toute cette proximité, qui au départ avait été plus difficile à vivre, les avait finalement rapprochés.  Comme quoi il ne faut pas perdre espoir!