Charlevoix, entre fleuve et montagnes

Comme pour le Bas St-Laurent, nous ne sommes souvent que de passage pour quelques jours dans cette région quand nous y mettons les pieds.  Pourtant, elle possède tant d’attraits que nous pourrions facilement y passer une voire deux semaines complètes sans s’ennuyer.  Voici quelques suggestions d’activités pour la famille que nous avons grandement appréciées au cours des 2 dernières années.

Les montagnes au Parc national des Grands Jardins 

Ce parc, situé à une heure et demie de la ville de Québec, offre plusieurs sentiers de randonnée de tous les niveaux et ceux adaptés aux familles sont tout simplement magnifiques.

Le sentier La Chouenne

Cette randonnée intermédiaire qui fait un peu moins de 5 km et environ 250 mètres de dénivelé est parfaite pour les familles.  Tout juste à côté du Mont-du-Lac-des-Cygnes, le chemin pédestre de cette petite montagne est large et bien aménagé.   Le sommet rocheux et dénué offre une vue sublime de 360 degrés sur les montagnes et l’abrupte vallée autour.  Un excellent rapport effort-paysage, d’autant plus que la vue nous accompagne également dans le sentier du retour au travers les jeunes arbres que constitue la forêt.

Le sentier de la Chute 

Cette journée-là, on devait aller faire le mont du Dôme, un sentier boueux de 8 km avec un bon dénivelé dans la Zec des Martres. Sauf que notre garçon de 6 ans avait fait une chute spectaculaire à trottinette la veille et se déplaçait encore précautionneusement à son réveil. Nous nous sommes donc arrêtés au centre de service du secteur Arthabaska pour demander des suggestions de randonnées faciles. Nous recommandant d’abord le sentier de la chute pour sa taïga, la dame de l’accueil se rétracte quand on l’informe qu’on se promène en motorisé. C’est que, pour se rendre au départ de la randonnée, il faut circuler durant 12 km sur un étroit chemin de gravier. Qu’a cela ne tienne, la taïga nous tente et nous avons tout notre temps pour rouler tranquillement. À vitesse de tortue, on s’approche enfin de notre destination lorsqu’on aperçoit une rivière qui traverse la route! Un grand héron qui s’y rafraîchissait s’envole à notre vue alors que nous évaluons la situation. L’eau est peu profonde alors c’est décidé, on traverse! Tout se passe bien et nous voilà maintenant prêts à commencer la randonnée. Dès le début et tout le long des 3 km menant à la cascade, nous sommes impressionnés par la généreuse flore boréale qui borde le sentier. Bleuets, thé du Labrador, lichen, petit thé et ses fruits blancs, quatre-temps, épinettes élancées, on se retrouve magiquement et en un instant plusieurs kilomètres au nord. On arrive enfin à la cascade qui remplit nos oreilles avec sa puissance surprenante. On y retrouve encore le grand héron qui semble déterminé à nous guider tout au long de la journée. Après une collation bien méritée, non prenons le chemin du retour.

L’immensité du fleuve

Le fleuve n’est jamais bien loin dans Charlevoix, particulièrement sur la route 362 qui longe le fleuve.  Mes deux premières suggestions se retrouvent d’ailleurs tout près de cette magnifique route.

Musée maritime de Charlevoix

On y découvre quelques expositions intérieures ainsi que plusieurs goélettes ayant autrefois servies au transport de marchandises sur le Saint-Laurent. Nous apprécions pouvoir les visiter de l’intérieur et découvrir les chambres des matelots et du capitaine. Un court métrage d’une dizaine de minutes est d’ailleurs présenté dans l’une des goélettes et nous permet d’imaginer le quotidien au confort
rudimentaire des matelots. On les y suit d’ailleurs dans un périple allant de Montreal à Forestville où ils transportent jusqu’à 200 cordes de bois pour l’aller et une cargaison de dynamite (!) pour le retour! Outre le transport de marchandises, certains bateaux exposés ont également eu d’autres utilités : remorquer les bateaux en difficulté, patrouiller pour détecter les incendies en Basse-Côte-Nord, etc. Nous empruntons ensuite sur le site un joli sentier en nature qui nous amène à diverses œuvres d’art grandeur nature ainsi qu’à un petit labyrinthe et un secteur d’hébertisme. Les enfants adorent!

La plage de Ste-Irénée

En voyage, les meilleurs moments impliquent souvent un soleil près de l’horizon ou bien brillant dans le ciel, une vue époustouflante et un grisant sentiment de liberté. Ces 3 conditions étaient bien réunies lorsque nous nous sommes arrêtés à la plage de Ste-Irénée. Nous avions déjeuné rapidement pour arriver tôt à la plage. Huit heures tapant, café en main, nous avions la plage presqu’à nous seuls. La marée était basse, une longue pointe de sable s’avançait dans l’eau, nous y marchions en direction du soleil et des goélands. Le ciel, pas encore tout à fait réveillé, se confondait presque avec le fleuve. L’eau froide de la marée remontait doucement, créant des îles éphémères que nous nous pressions d’explorer. Ce bref moment du début de journée nous a réénergisés et nous sommes ensuite repartis vers d’autres aventures…

Le sentier vers l’Anse de Sable à Baie-des-Rochers

Notre plus grand coup de cœur de la région de Charlevoix de l’été 2020 est sans contredit ce magnifique sentier qui serpente jusqu’à l’Anse de Sable. Pour s’y rendre, il faut emprunter à partir de la 138 l’étroite rue de la Chapelle en direction du quai. Quelques centaines de mètres avant le quai, on s’arrête dans un des deux stationnements qui jouxtent les passerelles enjambant la rivière. On enfile le maillot sous les vêtements, on ajoute une serviette dans notre sac à dos et nous voilà prêts pour la rando!

De l’autre côté de la rivière, on emprunte d’abord le sentier Jean Savard qui longe de jolies cascades. Quelques centaines de mètres plus loin, on aperçoit déjà l’eau turquoise de la baie puis on bifurque sur le sentier de la coulée des mâts. Pour avoir la chance d’admirer cette superbe couleur digne des Caraïbes, je vous recommande d’ailleurs de planifier votre randonnée à marée haute. En effet, à marée basse, la baie étant quasiment vidée de son eau, elle prend alors plutôt une teinte brunâtre.

Le sentier en soit est vraiment intéressant : plusieurs passerelles de bois, des escaliers de pierre longeant de petites falaises verticales voire incurvées pour nous protéger de la pluie, une végétation parfois boréale avec bleuets et mousse. Les points de vue sur la baie sont nombreux et spectaculaires lors de la première moitié du sentier. La dernière portion avant l’anse se situe plutôt en forêt avec un dénivelé moins accidenté. Puis nous voilà enfin, après avoir marché un peu plus de 2 km, sur une jolie plage accessible seulement à pied ou en embarcation nautique. Il faut être courageux pour s’y baigner car l’eau du fleuve à cet endroit y est glacée. Mais la farniente sur la plage vaut à elle seule la randonnée surtout qu’il est commun d’y observer des baleines. Nous en avons d’ailleurs vues quelques-unes en dînant avant que la marée ne descende à son plus bas.

Le retour s’effectue sur le même trajet avec cette fois le bonheur d’avoir découvert cette plage « secrète ».



Nous aurions pu profiter encore davantage de cette belle région : faire un tour à l’Isle-aux-Coudres, aller découvrir l’Astroblème de Charlevoix, observer les baleines au Centre d’observation et d’interprétation de Pointe-Noire, découvrir la rivière Malbaie en été, surplombée des majestueuses falaises du parc national des Hautes-Gorges, faire de l’agrotourisme comme cette fois où nous avons découvert Omerto et la ferme Marie-Noelle Beaulieu grâce à Terego (lire l’article complet ici), etc.  Les possibilités sont quasiment infinies dans cette belle région!